Dans la peau d’une tortue
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Voilà ce que je ressens lors des derniers jours. La raison : soudaine blessure au genou* qui m’a fait repenser la dynamique de ma vie quotidienne et m’a fait vivre à la vitesse d’une … tortue. Pour quelqu’un qui a l’habitude de marche beaucoup à pied, d’être toujours pressée et de foncer direct après avoir décidé d’aller quelque part, c’est une expérience désagréable inhabituelle. La surcharge systématique a conduit à l’échec du système. C’est incroyable à quel point nos corps savent mieux que nous de ce que nous avons besoin et si nous négligeons les signaux, finalement c’est le corps qui nous force à freiner.
Voilà comment, depuis quelques jours je vis dans un rythme ralenti, je marche très peu et très lentement, me forçant de me reposer et d’épargner ma jambe.
C’est l’écart total car depuis la rentrée du 15 septembre Sofia est sortie du mode estival. Et moi, j’ai dû sortir de ma zone de confort car : j’ai dû passer en mode slow et de me rendre compte à quel point je suis impuissante et dépendante des autres dans une telle situation…
J’ai également constaté que:
- J’ai des collègues super chouette que je remercie infiniment
- Il y a quelques personnes autour de moi sur lesquelles je peux toujours compter
- Les travaux dans les rues de Sofia sont terribles et interminables
- Le trafic de Sofia est stupéfiant
- A Sofia roulent des chauffeurs extrêmement agressifs et intolérants capables de vous écraser car vous n’arrivez pas (pour des raisons objectives et évidentes) à traverser le passage piéton à la vitesse de la lumière
- Quand on n’est pas en mesure d’y aller, on reçoit le plus grand nombre d’invitations séduisantes pour plein d’événements cool
- Se coucher de bonne heure peut être super bien
- Quand on demande de l’aide la probabilité de l’obtenir est assez grande
- Faire des plans ambitieux peut être une opération inutile car tout est sujet à changement et à tournure
- Les choses vraiment importantes sont très peu, tout le reste peut attendre
- La vie en baskets au bureau est parfaitement possible*** dans certaines conditions
- Dieu, merci qu’il y ait Uber
- Parfois il faut se laisser aux événements et ne faire absolument rien
- Les choses ne sont jamais seulement blanches ou seulement noires
- Le repos est vachement important
- La surcharge mène pas à des résultats spectaculaires mais peut mener à des problèmes majeurs
- Il y a une leçon dans chaque histoire de ce type****
- Il y a des idées hyper abstraites dans ma tête
- Aller chercher du pain peut être un acte assez difficile
- Chercher un deuxième avis est très, très important
- Les choses et les événements suivent leur propre cours et nous ne pouvons pas ne devons pas les forcer
- Dans des moments comme ça, je deviens terriblement philosophique, limite graphomane
- Se réveiller le matin en écoutant du hip-hop peut être hyper tonifiant
- Trouver un styling original avec des chaussures plates est une mission difficile mais pas impossible
- Quand on a une capacité d’activités physiques limitée, paradoxalement l’appétit augmente fortement
- Même dans des moments comme ça la TV n’est pas une option pour plus de 15-20 min le matin *****
- … J’ai envie de mettre une pensée extraordinaire comme conclusion ici mais la seule chose qui me vient est une citation de Coco Chanel qui n’a rien à voir avec le sujet…******
Un grand merci à: Hadi, Dr. Savov, Rossi et Slaveto!
L’expérience continue, le sentiment est à peu près comme ça **:
* C’est pas grave, ça ira mieux bientôt
** Cette tête est due au fait que j’ai tenu une tortue dans mes mains pour la première fois dans ma vie, c’était il y a 2-3 semaines
*** Je parle du secteur corporate
**** Mais je ne suis pas sûre quelle exactement
***** En fait, c’est en regardant la télé ce matin que je me suis rendu compte que le directeur de Netinfo est un homme très compétent et sympathique
****** I only drink champagne on two occasions: when I am in love and when I am not!
Photos: Victor Stoynov
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